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Cartographie des baleines au banc de Saya de Malha

Le navire de Greenpeace Arctic Sunrise se trouve actuellement sur le banc de Saya de Malha pour cartographier et étudier la faune de la région avec une équipe internationale de scientifiques. À l’aide de jumelles et d’hydrophones, ils recherchent des baleines, des dauphins, des requins, des oiseaux de mer et des tortues. Vous pouvez suivre les observations sur une carte en ligne. L’expédition de recherche se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mars.

L’équipe collecte également des échantillons d’eau pour le suivi de l’ADN environnemental. Cette nouvelle méthode permettra de suivre les poissons, les requins et les baleines grâce à l’ADN présent dans les cellules de la peau, les excréments ou les écailles qu’ils laissent derrière eux. La cartographie des animaux par leurs traces complète les enquêtes visuelles et acoustiques en détectant les espèces qui sont insaisissables, qui préfèrent les profondeurs de l’océan ou qui ne sont pas faciles à repérer. 

Le banc de Saya de Malha est connu pour abriter la plus grande prairie sous-marine du monde, et donc l’un des plus grands puits de carbone de l’océan. Les eaux profondes qui entourent le banc sont riches en nutriments, ce qui permet de nourrir les cachalots, les poissons volants et les thons. Les gouvernements du monde entier ont reconnu la Saya de Malha comme une zone d’importance écologique et biologique. Les fonds marins sont gérés conjointement par les Seychelles et l’île Maurice, tandis que les eaux qui traversent les prairies sous-marines sont des eaux internationales.

L’équipe capturera également des images sous-marines de l’herbe marine qui pousse sur le banc. En gardant le carbone enfermé dans les fonds marins, les prairies sous-marines contribuent à ralentir le changement climatique. Dans le monde entier, ils constituent des zones d’alimentation et de reproduction essentielles pour une faune abondante, allant du dugong au requin tigre, en passant par un assemblage coloré de poissons. Si l’équipe de recherche a beaucoup de chance, elle pourrait même apercevoir un dugong (même si la zone est un peu trop exposée au goût des dugongs, il s’agit de la plus grande prairie marine du monde après tout !) Consultez le blog en direct pour connaître les dernières nouvelles ! 

L’équipe de recherche à bord est dirigée par le Dr Kirsten Thompson, spécialiste des sciences marines. L’enquête sur les observations a été conçue en collaboration avec des spécialistes de la mégafaune marine du Harry Butler Institute de l’Université Murdoch (Perth, Australie) et guidée par les avis d’experts de la région, tels que GLOBICE et le Réseau de recherche sur les cétacés de l’océan Indien sur les baleines et les dauphins des Mascareignes, ainsi que le Seychelles Bird Records Committee sur les observations d’oiseaux marins. 

Les nouvelles données et observations du banc de Saya de Malha pourront, nous l’espérons, contribuer à la compréhension de la diversité de la vie dans l’océan Indien occidental et à la conception d’une conservation et d’une gestion efficaces dans la région. Les communautés de l’océan Indien occidental, des Seychelles à Maurice, en passant par la Réunion et Madagascar, montrent déjà la voie en matière de protection des océans. Greenpeace appelle les gouvernements du monde entier à adopter un traité mondial sur les océans afin de soutenir les populations, de protéger la faune et la flore et de lutter contre le changement climatique. Le voyage dans l’océan Indien fait suite à une expédition d’un an à travers l’Atlantique – d’un pôle à l’autre – mettant en lumière des régions à la biodiversité unique qui sont menacées par les activités humaines nuisibles.  

Contributeurs : Laura Meller