Où sont les baleines ? (Edition 2019)
Les comptages de baleines à bosse rapportés par les chercheurs d’une grande partie de la région de l’océan Indien occidental au cours de la saison 2019 semblaient généralement faibles par rapport aux saisons précédentes pour lesquelles des données étaient disponibles. Ces chiffres étaient en contradiction avec les comptages effectués au Cap Vidal (Afrique du Sud) et dans le sud du Mozambique. La variation entre les saisons n’est pas nécessairement inhabituelle, comme en témoignent les comptages de la Réunion, où les données d’observation sont collectées systématiquement (avec un effort mesurable) depuis 2004 ; l’occurrence des baleines à bosse a augmenté de manière significative à la Réunion en 2007-2008, et est restée relativement stable jusqu’en 2014. En 2015-2016, les fréquences d’observation ont chuté aux niveaux enregistrés en 2004-2006. De fortes augmentations des fréquences d’observation ont été enregistrées en 2017 et 2018, mais ont à nouveau chuté en 2019 pour atteindre les taux généralement enregistrés entre 2008-2014. Dans la région d’Afrique de l’Est, cette variabilité n’est pas aussi apparente et est plus difficile à mesurer étant donné l’absence générale de travaux d’enquête pluriannuels. Cependant, 2019 a représenté un changement significatif dans la densité apparente des baleines.
Afin d’établir une image régionale de la présence des baleines au cours de la saison 2019 et d’évaluer si cette tendance a été observée à l’échelle du bassin, un retour d’information simple a été demandé aux membres d’IndoCet et aux autres chercheurs régionaux. Il leur a été demandé d’estimer l’ampleur du changement entre 2018 et 2019 sur leur site d’étude et de fournir des informations sur le type de données collectées pour évaluer cette tendance. Les réponses compilées sont représentées sur la carte ci-dessus sous forme de pourcentage de changement enregistré ou perçu entre 2018 (barres bleu clair) et 2019 (barres bleu foncé).
Les réponses ont révélé que :
Les taux d’observation ont été faibles en 2019 par rapport à 2018 dans toute la région, à l’exception du Cap Vidal en Afrique du Sud, où une légère augmentation des taux d’observation a été enregistrée.
Sur les sites où des données appropriées ont été collectées, un déclin drastique des taux d’observation était apparent dans la seconde moitié de la saison, avec peu ou pas de baleines enregistrées en septembre et octobre.
Il y avait des taux d’observation très bas parmi les réseaux de science citoyenne au Kenya et en Tanzanie, avec des déclins entre les années de l’ordre de 80% et plus. A Mayotte, des déclins ont également été observés, mais ils étaient moins prononcés étant donné que les efforts étaient moindres.
Il y a eu un déclin des taux d’observation avec la diminution de la latitude ; le Kenya et la Tanzanie ont enregistré les plus grands déclins (82%-94%), tandis que la Réunion et le sud du Mozambique ont enregistré des déclins moins drastiques (~50%).
Il y a une grande variation régionale dans les mesures associées de l’effort, d’aucune métrique évidente à excellente (Cap Vidal, Réunion). Les types de données sont également très différents.
Bien que les indicateurs puissent ne pas être précis ou les méthodes cohérentes entre les sites, cette première initiative nous a permis de rassembler une image globale de la présence des baleines à bosse dans l’Océan Indien occidental. La mise en place d’indicateurs simples et standardisés entre les projets à l’avenir pourrait être utile pour fournir des évaluations rapides des variations saisonnières et régionales. Les réactions à un post Facebook d’IndoCet sur cette question ont été nombreuses, et il reste possible d’organiser un appel régional pour discuter d’autres options. Les suggestions sont les bienvenues et la discussion pourrait inclure l’examen d’une proposition régionale.