Un programme de marquage par satellite pour suivre les baleines franches australes tout au long de leur migration
Au début du mois d’octobre, des chercheurs de l’unité baleine du Mammal Research Institute (MRI) de l’Université de Pretoria ont déployé des émetteurs satellites sur quatre baleines franches australes femelles adultes, ce qui leur permettra d’étudier en détail la migration vers le sud et le comportement alimentaire de ces animaux. Ce type de recherche est d’une importance capitale si l’on considère les changements radicaux qui ont été observés dans la migration, la reproduction et la condition physique des baleines franches australes au cours des dix dernières années. Ces changements peuvent s’expliquer par la réduction de la disponibilité des proies dans l’océan Austral, probablement due au changement climatique.
La population de baleines franches australes qui se reproduit au large de la côte sud-africaine est suivie par l’unité baleine de l’IRM depuis 42 ans. Les résultats les plus récents de cette recherche montrent des changements radicaux au sein de la population au cours de la dernière décennie, notamment une baisse significative du succès de la reproduction et de la condition corporelle (ou “graisse"), ainsi qu’une modification du comportement de recherche de nourriture et de migration, ce qui a entraîné une diminution du nombre de baleines franches australes observées au large de nos côtes au cours des dernières années. La principale source de nourriture des baleines franches australes affamées se trouve à des milliers de kilomètres de l’endroit où elles allaiteront leurs petits. Les scientifiques décrivent les baleines franches australes comme des “reproducteurs capitaux", ce qui signifie que le succès de leur migration et de leur mise bas dépend de leur capacité à manger suffisamment pendant leur saison d’alimentation dans l’océan Austral. Elles doivent avoir une condition physique adéquate pour être en mesure de migrer et de mettre bas avec succès.
Les changements observés par l’unité baleine de l’IRM indiquent clairement une diminution de la disponibilité de la nourriture pour ces baleines sur leurs aires d’alimentation dans l’océan Austral. Il est donc de la plus haute importance d’identifier ces aires d’alimentation afin que l’unité baleine puisse évaluer quels changements climatologiques et/ou océanographiques peuvent être à l’origine de ce problème de conservation. L’une des premières étapes pour trouver ces réponses a consisté à déployer quatre étiquettes satellites sur des baleines franches australes femelles adultes dans le cadre d’une étude pilote. Ces balises fourniront des informations sur la localisation de chaque individu pendant un an maximum, ce qui permettra à la Whale Unit d’étudier plus en détail la migration et le comportement de recherche de nourriture de chaque animal. Si tout se passe bien, 30 autres émetteurs satellites seront déployés dans les deux prochaines années.
Vous pouvez suivre les baleines en temps réel sur le site web de l’IRM. Pour plus d’informations, veuillez contacter le Dr Els Vermeulen : els.vermeulen@up.ac.za.
Ce projet de recherche est mené en collaboration avec le Dr Alex Zerbini et le Dr Amy Kennedy de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), le Cooperative Institute for Climate, Ocean and Ecosystem Studies (CICOES/UW) de l’Université de Washington, et le Marine Ecology and Telemetry Research (MarEcoTel). Le financement de ce projet de recherche est assuré par l’Instituto Aqualie (Brésil) et l’unité baleine de l’IRM.
Contributeur: Els Vermeulen