Accès membre

Actualités

Observations de cétacés pendant la croisière RESILIENCE à bord du RV Marion Dufresne (19 avril – 22 mai 2022)

La croisière RESILIENCE était une croisière multidisciplinaire visant à étudier les liens entre les caractéristiques océanographiques, telles que les tourbillons, et la vie marine, allant du phytoplancton à la mégafaune. Il s’agissait d’une croisière internationale en collaboration, impliquant des scientifiques de France et d’Afrique du Sud, afin d’approfondir les connaissances et la compréhension des caractéristiques biologiques et océanographiques du canal du Mozambique et du courant des Aiguilles.

La croisière a quitté l’île de la Réunion le 19 avril 2022, passant au sud de Madagascar et remontant dans le canal du Mozambique, où un échantillonnage à petite échelle d’un grand tourbillon a été effectué pendant 4 jours. Le navire s’est ensuite dirigé vers le sud jusqu’à la côte du KwaZulu Natal en Afrique du Sud à la recherche d’autres tourbillons, avant de revenir à l’île de la Réunion et d’accoster le 22 mai 2022. Il s’agissait d’une opportunité précieuse pour l’observation des mammifères marins dans des endroits autrement difficiles à atteindre pour le budget moyen d’un scientifique MM.

Heureusement, les responsables de la croisière et les organisations partenaires ont accueilli favorablement l’opportunité de collecter des données sur la mégafaune et ont fourni un espace pour une équipe chargée des mammifères marins. Celle-ci était composée de Bernard Rota, de Globice (île de la Réunion), du Dr Gwenith Penry, spécialiste des mammifères marins (CMR Nelson Mandela University), du Prof. Amanda Lombard (SA Research Chair in Marine Spatial Planning, CMR NMU), ainsi que de deux opérateurs de drone de l’unité d’opérations autonomes de NMU. Le professeur Lorien Pichegru (NMU) et le professeur Peter Ryan (UCT) étaient également à bord pour enregistrer les oiseaux marins et documenter les macroplastiques.

Pour l’équipe MMO, l’objectif principal était d’enregistrer l’occurrence des espèces le long de la ligne de la voie. La conception de l’enquête ne se prêtait pas à la collecte de données pour des estimations d’abondance et, en raison des “radiateurs" à échelle fine nécessaires à l’échantillonnage par tourbillon, nous avons passé plusieurs jours dans une zone. Pendant la phase de planification de la croisière, j’ai été en contact avec Violaine Dulau de Globice pour savoir comment les observations effectuées pourraient servir au mieux la base de données SWIO au sens large. Violaine m’a informé des relevés opportunistes à grande échelle dans le SWIO que Globice avait commencé à coordonner. Par conséquent, afin de standardiser les données, il semblait judicieux d’utiliser les mêmes feuilles de données que celles utilisées précédemment lors des relevés opportunistes, et d’envoyer Bernard sur la croisière en tant que second observateur expérimenté.
Dans l’ensemble, le nombre d’observations de cétacés a été faible, probablement en raison d’une combinaison de conditions de mer défavorables et parce que la croisière a eu lieu avant la principale migration vers le nord des baleines à bosse. Un total de 35 observations de mammifères marins, comprenant 9 espèces différentes, ont été faites. L’équipe a effectué des observations entre le lever et le coucher du soleil et les observations en mer ont totalisé plus de 260 heures.

Les espèces recensées comprenaient des dauphins de Risso (Grampus griseus [1]), des globicéphales à nageoires courtes (Globicephala macrorhynchus [2]), des cachalots (Physeter macrocephalus [2]), des grands dauphins communs (Tursiops truncatus [2]), les dauphins communs (Delphinus sp [2]), les dauphins à long bec (Stenella longirostrus [3]), les dauphins rayés (Stenella coeruleoalba [3]) et les dauphins tachetés (Stenella attenuata [4]), et les grands dauphins de l’Indo-Pacifique (Tursiops aduncus [1]). Les cétacés non identifiables comprenaient une seule baleine à bec (surfant sur la houle à moins de 5 m du navire mais n’ayant jamais fait surface), un petit groupe de poissons noirs (peut-être des faux orques) et 3 baleines à fanons.
Les observations seront superposées aux données environnementales recueillies par les équipes océanographiques et contribueront à mieux comprendre l’importance des fronts océaniques pour la mégafaune marine.
L’équipe tient à remercier les PI (Jean-Francois Ternon, Pierrick Penven et Margaux Noyon) pour leur invitation à participer à la croisière, ainsi que Conservation International, le Belmont Forum et la Chaire de recherche du Professeur Lombard (SARChI) pour leur soutien financier ; le capitaine et l’équipage du Marion Dufresne pour avoir soutenu notre travail de toutes les manières possibles ; les étudiants de l’Université flottante pour leur aide dans les observations ; et les autorités sud-africaines (DFFE et Ezemvelo KZN Wildlife) pour avoir délivré des permis dans des délais très courts.